Le crash [Pv Chibi & Gee]

- TOM! Tu viens oui? Ça fait dix minutes qu’on t’attend! Bouge tes fesses! Si ça continue comme ça on va manquer notre avion!

Bien caler dans son fauteuil en cuir et en train de se délecter d’un hamburger, Tom ne pu s’empêcher de sourire. Kathy, sa sœur aînée de 2 ans de plus que lui était toujours aussi insupportable lorsqu’il s’agissait de partir en vacances. Cette fois-ci, les Peterson c’était décidé pour le Brésil. Tom n’en voyait vraiment pas l’utilité, mais ses parents adoptifs s’étaient opposés à ce qu’il reste seul dans la demeure familiale.
“On tient à ce que la maison reste debout.”

Poussant un grognement, il se leva à contre-cœur et se dirigea vers la salle de bain principale au sol de marbre toujours d’une propreté extrême qui semblait friser l’obsession. Un peu comme le reste de la maison quoi. Admirant ses beaux yeux bleu acier et sa peau légèrement bronzé, Tom entreprit de recoiffer ses cheveux noirs en bataille. Depuis la nuit des temps il avait eu des problèmes avec ses cheveux, et il se disait qu’il en serait toujours ainsi. Bref, après quelques coups de peigne qui ne firent pas grand changement, Tom admira le travail. Fier du résultat, il lança un sourire éclatant à son reflet dans le miroir avant d’enfiler rapidement, avec plus ou moins de grâce, un t-shirt noir tout simple (mais qui le moulait à la perfection) et de descendre sa valise jusqu’à la petite voiture décapotable de monsieur et madame Peterson (Tom ne s’étant toujours pas décidé à les appeler papa et maman.)
Cela faisait maintenant 2h que les Peterson attendaient leur avion (bon 2h, peut-être plus 1h, les douanes avaient été longues à franchir.) Tom regardait distraitement les avions qui décollaient et atterrissaient sur les différentes pistes et ne sentit pas Kathy s’approcher. Alors qu’elle semblait sur le point de parler, une voix retentit.

- Les passagers du vol 353 d’Air Océan sont priés de se rendre à la porte d’embarquement. Nous commencerons par le groupe A.

Faisant évidemment partis du groupe A (madame Peterson ne supportait pas la classe économique), les Peterson embarquèrent rapidement dans l’avion, un Boeing 737 plus ou moins récent. Kathy, étant assise à côté de son frère, lui saisissant brusquement la main et le regardant droit dans les yeux, murmura :

- Tom, j’ai peur. Je n’ai vraiment pas un bon pressentiment.

Tom, surprit, regarda sa sœur pendant quelques secondes. De nature calme et patient, il ne savait comment réagir. Si elle et lui étaient frère et sœur, ils ne pouvaient pas être plus différents, tant au niveau physique que psychologique. La panique brillait dans ses grands yeux verts (habituellement, c’était plutôt une lueur d’ironie) et les derniers rayons du soleil qui traversait le hublot donnait une teinte couleur de feu à ses cheveux. Tom exerça une légère pression sur sa main et lui répondit :

- Tout va bien, ne t’inquiète donc pas, c’est un avion très sécuritaire.

Rassurée, Kathy se laissa choir contre son dossier et s’endormit d’un sommeil légèrement agité. Tom observa ses parents adoptifs, de l’autre côté de l’avion. Madame Peterson lisait un magazine à potins, ce dont elle raffolait, et monsieur Peterson semblait plonger dans un autre de ces romans policiers. N’ayant rien à faire, Tom se laissa aller à son tour dans les bras de Morphée.

*Ding !*

- Ladies and gentlemen’s, this is the captain speaking. We are now…

Tom se réveilla en sursaut au son de la voix du capitaine. Prêtant plus ou moins attention au message qui leur annonçait qu’ils entraient dans une zone de turbulence, il boucla machinalement sa ceinture, et alors qu’il se retournait pour en dire de faire de même à Kathy, celle-ci - s’étant déjà réveillée – détourna son regard dur comme du béton vers un passager au fond de l’allée au sol tapissée d’une moquette de couleur douteuse. Quelque instant plus tard, son regard revint vers Tom.

- My little bro, il y a un homme dans sa mi-trentaine vraiment louche qui me fixe depuis 10 minutes. Tu sais, le genre de pédophile qui ne rêve que de prendre ton joli derrière bien moulé dans ton jeans taille basse ? Bon ben c’est exactement ça. Il a le même sourire en plus. Quoiqu’il a des beaux yeux verts trop craquant. Et des muscles. Muuuuscles.

Après une courte pause pendant laquelle Kathy en profita pour continuer à fixer le mystérieux… jeune? Bon semi-jeune homme, elle rajouta finalement :

- Je sens que je vais bien m’amuser avec lui.

Elle lança un magnifique sourire étincelant à Tom, qui ne pu s’empêcher de pousser un profond soupir. Kathy avait toujours été attirée par les hommes plus vieux qu’elle, et malheureusement Tom ne pouvait rien y changer. Alors que tout son attention était concentré sur son iPod, il sentit le plancher émettre de légères vibrations.

*BANG*

Tout à coup, l’avion eu un soubresaut, faisant en sorte que la ceinture de Tom lui coupe le souffle. Alors qu’il essayait tant bien que mal de desserrer un peu sa ceinture, l’avion eu un deuxième violente secousse. Puis soudainement, une incroyablement forte détonation. L’avion commença à piquer du nez, puis à tourner sur lui-même. Les malheureux qui n’avaient pas attaché leur ceinture ressemblait à du maïs soufflé dans le micro-ondes. Sentant la panique l’envahir, Tom se cramponna au bras de sa sœur qui hurlait jusqu’à en crever les tympans. S’il survivait, il allait certainement avoir besoin d’une greffe de tympans. Enfin. Sous la force de la gravité, les compartiments en haut des sièges s’étaient ouverts, libérant les valises qui revolaient dans tous les sens. Avec sa malchance spectaculaire, Tom eu à peine le temps d’apercevoir la plus grosse sacoche qu’il aille vu de sa vie avant que celle-ci ne le frappe de plein fouet et qu’il perde connaissance.
EDIT Chibi: LUCAS EST UN HOMME D'ÂGE MUREUUUH! ♥

Flash Back

- Hey Dali, tu peux aller servir le mec là-bas?
- Le vieux?
- Ouais, celui qui a l’air louche, qui porte un sarrau blanc et qui matte ton cul depuis dix bonnes minutes.
- Quoi? Ah bah tu vas voir, il va en avoir pour son argent!

Ses petits poings serrés collés contre son corps, un air renfrogné au visage, notre petite Dali avança vers l’homme dans la mi-trentaine qui en avait pour son derrière. Travaillant dans un maid Café, elle était plutôt habituée à se faire mater mais par des gens de son âge, pas des vieux cochons. Elle portait son uniforme habituel, une tenue de domestique noire et blanche, bordé de dentelle. Vous comprenez mieux pourquoi cet homme faisait un voyeur de lui? Enfin, moi oui. Donc, notre demoiselle était vêtue de manière aguichante. Habituellement, elle était seule chez elle à jouer à des jeux vidéo. Elle passait le plus clair de son temps dans son sous-sol à jouer à Left 4 Dead, parce que de tuer des zombies, ça la détendait. Oui, les têtes qui explosent, le sang qui gicle, ça lui vidait l’esprit. Elle me glace le sang, cette petite. Ayant dix huit hivers à son actif, elle vivait seule loin de ses parents qui étaient partis pour le monde des morts depuis quelques années. Habituellement vêtue de long t-shirt et de jeans déchirés, le côté sexy, ce n’était pas son fort. Elle était plutôt du genre réservée, elle était solitaire et n’aimait pas les gens, sauf sur le net. En fait, son plus grand plaisir, c’était de jouer sur X-box live à des jeux de guerre. Souvent sous des pseudonymes ridicules, elle gagnait tout. Ça la faisait bien marrer de s’imaginer le mec désillusionné qui venait de ce faire battre par « KawaiiNeko ». Adorable chaton. Un autre de ses fétiches? Les sous-vêtements. Si elle avait un copain, il serait bien heureux car elle dépensait sa paye dans la lingerie de dentelle. Jarretelles, string, ses dessous étaient beaucoup plus sophistiqués que ses vêtements. Oh la petite obsédée.

Enfin, elle s’approchait de l’inconnu, les yeux lançant des éclairs. Tout en se rapprochant, elle détailla l’homme. Dans sa mi-trentaine, en effet, l’homme n’avait pourtant pas de rides, il faut croire qu’il se conservait. Il faisait du sport peut-être? Presque. Enfin, les sports pratiqués à l’horizontal, ça compte? De son nom Lucas, Lucas White. Beau, grand, musclé. La peau pâle s’agençant avec ces cheveux châtains. Un dieu. Portant un sarrau blanc sous lequel des muscles étaient visibles. Miam. J’adore, je vais le violer. C’est étrange car il pense la même chose. Lui, les jeunes filles entre 17 en 25 ans, ça le fait craquer. Médecin, il est plutôt du genre à finir ses examens nu, sur la table d’opération avec une patiente. Enfin bon, je ne suis pas ici pour vous parler de sa débauche sexuelle, mais plutôt pour vous décrire son esprit tordu. Enfin, on ne peut pas dire l’un sans l’autre non? Donc, obsédé à 100%, Lucas portait les cheveux dans le milieu du cou, méticuleusement ramené vers l’arrière de manière snob. Il avait des yeux verts où luisait en permanence un regard obsédé, pour le moment tournée vers Dali, ou plutôt, vers les seins de Dali. Une fan de sous-vêtements, et un fan de celle qui porte les sous-vêtement, nous voilà bien partis! Donc, Dali qui avait de longs cheveux noirs et des yeux bleus translucides s’avança vers l’homme.

- J’peux vous servir quelque chose, d’autre que mon cul, je parle?
- De un, je suis pas un vieux mec, je suis un homme d’âge mur, c’est différent. Et de deux, j’observe, je matte pas… enfin, peut-être un peu des deux.
- Bien sur. Bon, tu veux quelque chose, ou alors tu es juste ici pour te rincer l’œil.
- T’as quel âge?
- Dix-huit ans. Tu vas me répondre oui?
- Un café. Ton nom?
- Dali, Dali Tsuji.
- Enchanté, mademoiselle, mon nom est Lucas White.

Il finit les présentations par un baisemain qui aurait fait craquer n’importe quelle jeune fille. Dali, elle se contenta de repousser ses lèvres en un geste brusque. Elle lâcha un « vieux cochon » avant de se diriger vers le comptoir pour servir l’homme. Les rencontres se succédèrent à la suite de cela, Lucas venant à tous les deux jours, demandant à être servi par Dali. Les autres serveuses recommandaient à notre héroïne de faire attention, ce n’était qu’un vieux pervers, toutefois elle en vint a apprécié sa compagnie. La plupart du temps, ils se balançaient des vannes par la tête en riant. Que c’est beau le « love love power » /ZBAAF/. M’enfin, un beau jour, Lucas fit une demande étrange à notre petite Dali.
- Hey, la jeune, tu voudrais m’accompagner dans un voyage d’affaires, au Brésil?
- Pourquoi tu m’invites?
- Je sais que tu as toujours rêvé de te faire enlever par un cavalier sur un destrier blanc.
- Cavalier peut-être, mais c’est pas un cheval que tu montes, en tout cas.
- T’as deviné, bon ça t’intéresse ou pas?
- Pour sur que ça m’intéresse, vieux cochon! Mais t’en profites pas pour abuser de moi!
Flash back, fin.

Ainsi, ils étaient à l’aéroport, une jeune fille habillé en domestique et un vieux cochon qui mataient les filles de l’aéroport. Comme Lucas était un homme riche, Dali et lui était en première classe. Vint le moment ou les passagers furent conviés à entrer dans le bolide. Dali et Lucas prirent place en avant, et notre jeune fille ouvrit son ordinateur pour jouer à un jeu en ligne.

- Non mais ça va pas? Fit le médecin en refermant l’écran, tu vas avoir l’air de quoi?
- À une fille qui joue à des jeux de guerre?
- Exact, c’est aussi tordu que si tu matais un porno sur ton ordi.
- Ça te ferait beaucoup plaisir.
- Pour ma part, je préfère les tourner, les pornos.

Fin de la discussion. Dali ferma son ordinateur en ronchonnant alors que notre obsédé de service commanda du champagne. Le regard de Lucas se pose sur le derrière d’une passagère, le genre qui kyakyate et qui chiale pas quand tu leurs demande de retirer leur jeans pour un examen « en profondeur ». Pardon, pardon, les sous-entendus sont très louches, mais je n’ai pas vraiment le choix, avec celui là. Dali lança un regard à notre obsédé et lui frappa le bras.

- Non mais! Vieux cochon! Tu t’intéresses au plus vielles maintenant, la vingtaine, tu progresse, c’est de moins en moins un lolicon. Fit-elle
- Rooh, soit pas jalouse, je ne t’oublie pas.
- Moi, jalouse? Mais tu t’fais des films bon sang! Voir que…

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase car le docteur l’embrassa à pleine bouche, sans douceur, juste pour la faire taire. Tien petite idiote, ça t’apprendra. On n’emmerde pas ainsi Lucas White. Après quelques minutes intenses où le médecin faisait sa petite inspection de la bouche de Dali… avec sa langue, il arrêta le baiser, et notre héroïne lui assena une gifle en le traitant de pervers. Alors quelle allait encore chialer, le commandant annonça une zone de turbulence. Le docteur ayant attaché sa ceinture, elle continuait tout de même à l’engueuler, si bien qu’elle se retrouva dans ses bras quand l’avion se mit à piquer du nez. Loin de s’inquiéter de l’écrasement, notre pervers de service ne pensait qu’à la poitrine de Dali désormais collé contre son torse alors qu’elle s’agrippait à son cou. Il passa ses bras autour d’elle pour l’empêcher de s’envoler, de manière plus protectrice qu’amoureuse. Alors que tous au tour criaient comme des forcenés, il restait calme, plus concentré à empêcher Dali de s’écraser contre un hublot. Vint les valises qui sortaient de toute part. Lucas manga de se prendre un sac à main par la tronche mais, chanceux qu’il était, il ne se prit plus rien. Après d’interminables minutes, voir des heures, comment savoir, l’avion s’écrasa dans un choc qui fit trembler Dali et Lucas jusqu’au os. Notre jeune fille s’évanouie sous le choc…Des heures plus tard, elle fut réveillée par de l’eau en plein visage…[color=darkblue]

- Bordel, crève pas la jeune!
- J'suis pas encore morte. fit Dali faiblement
- Ah... Parce que si tu l'étais je perdrais de la crédibilité comme médecin et donc de la clientèle...

Une jeune fille marchait bon train dans le couloir de l'aéroport, traînant sa petite valise noire sur roues derrière elle. Elle portait une petite robe turquoise et de longues bottes de cuir. Ses cheveux noirs étaient libres, flottant vers l'arrière alors qu'elle marchait. Une fine ligne noire était tracée sous ses yeux bleus et sur ses lèvres était appliqué un peu de gloss rosé. Elle se rendit près de sa porte d'embarquement et s'assit sur une de ces petites chaises inconfortables. Elle sortit un magazine de son sac à main et commença à le feuilleter. Elle regarda sa montre, pour se rendre compte qu'elle avait encore deux heures à patienter. Elle commença alors à mater les gens qui serait à ses côtés pour le long vol qui la mènerait au Brésil, là où son petit copain journaliste l'attendait. Des gens tous plus ordinaires les uns que les autres, mis à part cet homme, dans la trentaine, qui était ma foi... très séduisant, avec ses yeux verts étincelants et une magnifique carrure d'athlète.

*Mais voyons ma pauvre Serena, reviens sur Terre! Tu as un petit ami maintenant!*

À côté de ce demi-dieu grec, une jeune fille au longs cheveux noirs fixait la fenêtre. Elle était habillée en domestique et Serena se demanda comment ce bel étranger pouvait se tenir avec ce genre de filles. Elle chassa cette idée de sa tête et revint à son magazine. Deux heures plus tard, tous purent monter dans l'avion.

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'ils avaient décollés et la jeune fille commençait à avoir soif. Elle commanda donc une bouteille d'eau et la vida presque instantanément. Quelques minutes plus tard, une pressante envie d'aller au petit coin se pointa. Elle se leva, s'excusa auprès de la dame assise sur le bord de l'allée et se rendit dans le cabinet de toilette, peint avec mauvais goût en blanc et jaune. En retournant s'asseoir, Serena remarqua que le beau gars aux yeux verts matait son cul. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres.

*Dans tes rêves, ouais!*

Quelques minutes plus tard, alors que Serena avait presque réussie à s'endormir, l'avion se mit à émettre de drôles de bruits, comme des vrombissements. La jeune fille, paniquée, allait appelée une agente de bord pour savoir ce qui se passait, quand l'engin se mit à vibrer, puis sans crier gare, à piquer du nez. Serena cria, alors qu'elle voyait tous les bagages à main tomber et percuter des passagers.

*Mais merde!*

À ce moment, elle se mit à penser à son copain qui serait tellement triste de son décès, qu'il démissionnerait sans doute de son poste au Brésil, ce poste qu'il espérait obtenir depuis 2 ans et qu'il avait décroché seulement trois mois plus tôt. Elle pensa à sa famille, sa mère, son père, sa petite soeur... Elle poussa à nouveau un cri, de désespoir cette fois-ci. À 21 ans, elle était bien trop jeune pour mourir! Il lui restait tant de choses à faire et à voir...

*Et c'est ainsi que se termine ma courte vie... Adieu tout le monde...*

Alors, l'avion percuta le sol, avec une intensité incroyable. Serena ferma les yeux, attendant la lumière, le vide, sa vie défilant dans sa tête... Rien ne vint.

Pas un bruit. Enfin si, mais si s’agit simplement du vent qui secoue les feuilles.

« C’est ça le paradis? » Pensa avec amertume Tom. Puis tout lui revint. Enfin, tout est une façon de parler. Tout avant que la grosse sacoche ne l’assomme. N’entendant rien dans la cabine de l’avion, Tom appela doucement sa sœur, sans réponse. Il tenta de bouger, mais son bras gauche était ouvert profondément et une douleur lancinante lui transperça la cheville, qui était dans un angle franchement bizarre. Il se laissa choir parmi les débris et tant bien que mal rampa vers le trou dans la carlingue qui laissait filtrer la lumière du jour. Les jambes écorchées, son bras et sa cheville le faisant atrocement souffrir, il se reposa quelques instants avant de s’aider d’un arbre pour se relever. Scrutant les environs pour une trace de survivants, Tom regarda les restes de l’avion d’un air désespéré. Au moins, la cabine des passagers était presque intacte, comparé à ce qu’il restait du cockpit. Une horrible odeur commença à lui donner des nausées : celle de la mort et du sang. Ne voyant personne dans les alentours, Tom laissa échapper un sanglot de désespoir (oui oui, les hommes aussi ont le droit de pleurer) avant de sombrer dans le sommeil.

- Help!

Pas plus fort qu’un petit cri, Tom, qui s’était réveillé depuis déjà plusieurs minutes, tendit brusquement l’oreille, en attente d’un deuxième appel.

- Help!

Trébuchant clopin-clopant et grimaçant de douleur, il passa sa tête dans l’ouverture et tenta d’apercevoir qui parlait. Les fils pendouillaient et la visibilité en était réduite, mais son regard se posa immédiatement sur sa sœur Kathy, qui reposait à quelques mètres de lui avec une énorme tige qui semblait lui avoir embroché la côte. Elle aperçut Tom dans l’ouverture et éclata en larmes.

- Tom! Aide-moi, j’ai mal et je suis prise… sanglota-t-elle.

Luttant tant bien que mal, il s’approcha petit à petit de sa sœur, qui visiblement saignait beaucoup et tenta de retirer la tige, sans succès. Kathy hurlait comme une démenée et cela ne l’aidait pas le moins du monde. Le front en sueur, l’humidité n’aidant pas à l’atmosphère étouffante de la cabine, Tom tentait de la rassurer lorsqu’une voix retentit de l’arrière.

- Ne bouger pas la tige, je m’en occupe.

Grommelant entre ses dents, Tom aperçut l’homme qui matait sa sœur un peu plus tôt et commença à protester, avant de réaliser que c’était peut-être le seul moyen de sauver Kathy. Ne désirant pas vraiment assisté à la scène, il rampa vers le trou et décida d’aller inspecter les alentours malgré sa cheville blessée.

« Je ne voulais pas qu`une mort me fasse perdre de la clientèle, tu vois? »

Quelle chose idiote avait-il encore pu débiter, ce vieux crétin. Parfaitement. C’est que Lucas n’était pas fait pour les relations humaines. Enfin, ça dépend quel sens donnons nous au mot « relations » mais ici je parle de l’aspect social, dans le genre, communication. Ohlala, je suis certaine qu’au moins un de mes lecteurs va tout tourner louche, mais il n’en n’est rien. Donc, comme je le disais si bien, le médecin d’âge mûr avait encore dit des idioties. Par habitude, Dali savait qu’il n’en pensait pas une miette. Depuis les mois qu’elle le connaissait, Dali avait appris à connaître les attitudes de Lucas, et elle savait que lorsqu’il était ainsi, à se passer la main dans les cheveux et les joues rosées, c’est qu’il mentait. Il s’était vraiment inquiété pour elle, mais il enfreindrait¸ à sa réputation de dur, de sans émotions s’il lui disait ce qu’il pensait. Dans le genre « J’ai vraiment eu peur pour ta vie Dali, je t’aime. » Mais comme notre héro et notre héroïne sont deux crétins, leur charmante histoire d’amour risque d’être plus longue de prévue. Mais bon, de quoi suis-je en train de parler, il y a des gens embrochés qui attendent ici!

Le fait est que Lucas n’était pas encore au courant, certainement trop occupé à s’inquiété pour sa cadette. Le genre de sentiment qui n’avait pas lieu d’être. Mais essayé de dire à un être aussi tordu que mon Lucas qu’il avait le double de l’âge de Dali. Il avait déjà fait pire… Enfin, disons, 17 ans peut-être? Un an de différence avec Dali. Mais où en étais-je? Ah oui, Lucas aida Dali à se relever pour voir qu’un bas de la jeune fille s’était déchiré et que son mollet était profondément entaillé. Le médecin leva les yeux au ciel.

« Heureusement que je suis la non? » souffla-t-il d’une voix calme, rauque, presque blasé. « Enlève ton bas. »

Et elle s’exécuta, retirant le vêtement avec un gémissement en le frottant contre sa plaie. En voyant la blessure, rouge brunâtre, sur toute la longueur de son mollet, elle poussa un cri. Elle qui n’avait jamais redouté le sang, c’était plutôt inhabituel de sa part. Elle envoya le vêtement valser au sol et s’accota à un arbre pour s’éviter de tomber. Le sang, sur les autres, ça va mais pas le sien. Enfin, Lucas s’agenouilla devant elle et détacha sa cravate, vous esprits tordus qui lisez, taisez vous! Alors, Lucas passa sa cravate autour de la jambe de Dali. N’est-ce pas le rêve de chaque jeune fille? Un jeune -?- homme séduisant agenouillé pour attaché sa cravate autour de notre jambe. Bon d’accord, je suis seule et j’ai de drôles de rêves. Ainsi, une fois la blessure de Dali couverte, Lucas grommela quelque chose dans le genre de « J’pourrai faire mieux quand on aura de l’eau. » nos deux personnages partirent en héros vers la carcasse de l’avion. Lucas avait trainé Dali hors de l’avion toutefois, ils devaient y retourner, histoire de s’assurer qu’aucune autre personne n’était prise dans l’avion. Lucas semblait plutôt préoccupé, comme quoi il n’appréciait pas le voyage finalement.

Presque aussitôt qu’ils eurent pris le chemin vers la carcasse fumante du véhicule aérien, notre couple de voyageurs étranges fut surpris par un cri d’appel. Dans l’avion, une jeune femme était transpercée d’une tige et un garçon tentait apparemment de l’aider. Enfin, je dis jeune mais Dali était probablement moins âgée. Par conséquent, Lucas, en bon médecin s’approcha et ordonna de ne pas bouger la tige. Puis, il tira doucement pour l’enlever des côtes de la demoiselle. Allez savoir si c’était le sang, l’héroïsme ou l’Aspect macabre de la chose, mais Dali fut charmée, comme si devant elle un héros armé d’un révolver faisait exploser la tête de zombies. Et ensuite on dit que c’est moi qui aie de drôle de fantasmes? Enfin, le médecin –ici dans un rôle de chirurgien douteux- finit par débrocher la jeune fille, ce n’était apparemment pas son genre de grillade, et demanda à Dali d’aller chercher pour de l’eau. Après avoir lancé un regard à Kathy dans le genre « Désolé, mais moi j’ai sa cravate. » Elle se dirigea vers le garçon.

« J’dois aller chercher de l’eau pour sauver la jeune femme, et tu m’suis. »

Clair, net, précis, que demander de mieux?

Serena sentait une douce brise lui caressé le visage. Elle était couchée sur une surface chaude, presque brûlante et elle entendait le bruit de vagues qui frappaient le rivage. Elle garda les yeux fermés, profitant de la quiétude de ce beau moment. Après quelque instants, elle revint à la réalité: l'avion qui piquait du nez, plongeant dans le vide, la mort dont elle s'était résolue à attendre l'arrivée... Ce devait être cela, elle était morte. Elle était maintenant au paradis, mieux que jamais dans ce silence inhabituel. Elle se décida à ouvrir les yeux. Doucement, elle souleva ses paupières, s'attendant à voir un ciel violet zébré d'éclat rosés, un océan turquoise où nageaient des poissons de milles et une couleurs ou des palmiers arc-en-ciel où s'étaient posés des oiseaux bleus, verts, oranges, jaunes... Pourtant, en ouvrant les yeux, le ciel était bleu. Elle s'assit péniblement et vit que les vagues étaient toujours d'une couleur terne. En baladant son regard un peu plus loin, elle aperçut une carcasse d'avion, qui fumait encore, sans doute suite à une explosion. Ainsi donc, elle était bien vivante.

Elle se leva péniblement, chancelante. Sa tête tournait et ses jambes et ses bras étaient pleins de coupures, mais elles avaient déjà terminées de saigner. En regardant autour, Serena pu apercevoir d'autres corps, couchés, certains étaient en sang ou mutilés. Elle ne put s'empêcher de s'approcher d'un d'eux. Elle voulait voir à quoi elle aurait pu ressembler si la chance n'avait pas été de son côté. Elle eut un sursaut. C'était le corps d'une femme d'apparence plutôt vieille. La chair était à vif, la peau ayant été calcinée, son visage était tout en sang et ses cheveux étaient brûlés, les rendant noirs comme le charbon. Serena s'éloigna doucement, encore abasourdie par cette vision d'horreur.

*Je dois trouver des survivants. Je dois trouver des gens qui pourront m'aider.*

Cette pensée lui donna la force de se mettre en marche et elle se la répéta en boucle, comme si elle voulait tout dire. Après environ une demi-heure de marche, elle aperçut la silhouette d'un homme. Elle se mit à crier après lui, voulant attiré son attention. Il se retourna, surpris.

-Aidez-moi! Je vous en supplie, aidez-moi!
-Nous sommes tous dans la même galère maintenant.
-On doit faire quelque chose! Alerter les secours en faisant un grand feu, comme dans les films!
-Ça ne mènera à rien. Pour l'instant, l'important c'est d'essayer de trouver quelque chose à manger et de quoi se fabriquer un abri.
-Vous avez raison... Est-ce que... est-ce que nous sommes les seuls survivants?
-Il est beaucoup trop tôt pour le savoir... Je m'appelle Jason.
-Moi c'est Serena.

ls se mirent en marche et se séparèrent les tâches. Serena devait ramasser du bois sec pour faire le feu tandis que Jason partait à la recherche de plantes comestibles. Il avait abandonné l'idée de chasser un animal, n'ayant pas d'arme appropriée. Ils se construire ensuite une sorte d'abri avec de longues branches et des morceaux de métal pris autour de la carcasse de l'avion. Ils étaient maintenant prêts à affronter la nuit, qu'ils espéraient sans surprise.

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