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 Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette]

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MessageSujet: Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette]   Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette] Icon_minitimeDim 13 Juin - 22:10

    J’étais assis près de la fenêtre, la tête accoter sur mes mains. Je regardais dehors, n’écoutant que vaguement les explications du professeur. D’toute façon, je n’étais pas capable de me concentrer à ce qu’elle racontait. Surtout que ça ne m’intéressais guère, donc c’était d’autant plus difficile. Je fixais l’herbe de mon regard affreusement cernés. Oui, affreusement cernés. Normal, avec toutes les nuits blanches que je passe, à regarder les étoiles qui éclairent le ciel. J’pas capable de dormir la nuit… Ni le jour à vrai dire. Le jour, j’suis soi-disant occuper. Ou enfin, je ne peux juste pas dormir le jour. Et la nuit, je ne peux pas plus. La nuit, j’ai toujours peur de l’entendre monter les escaliers. J’ai toujours trop peur de la voir entrer dans ma chambre, son large sourire sur le visage. Un sourire que je hais tant. J’ai toujours trop peur de l’entendre murmurer « Dédé, tu dors? ». Ce surnom, je le hais. C’est celui qu’elle me donne. Un surnom qui me rappelle trop de tourmente. Enfin, tout ça pour dire que je répugne de dormir la nuit et que le jour, je ne peux simplement pas. Mais bon, j’ai toujours une amie pour me garder réveiller. Ouai, mon amie est très sympathique. Elle me garde éveiller, me fait voir un joli monde sans défaut. Mon amie, elle est très pâle et légèrement poudreuse. S’t’amie-là, elle porte pour nom drogue. Le seule défaut avec elle, c’est lorsque je me rends à l’école, en plus de mes yeux excessivement cerné, ils prennent toujours une teinte rouge. Difficile de passer inaperçu avec des yeux verts cerclés de rouges et cernés de noir.
    Sans vraiment m’en rendre compte ni y porter grand importance, le professeur c’était avancer jusqu’à être à mes côté. Je passai machinalement ma main dans mes cheveux roux, nullement coiffés avant de tourner mon regard fatigué vers la professeur en question, qui me fixait avec son regard naturellement sévère.


    - Démitry, on s’réveille!
    J’acquiesçai lentement de la tête, l’air de dire « vous voyez, je ne dormais pas ». Puis, je remarquai que tous les élèves étaient placés en équipe de deux et qu’il y avait un autre élève au côté du professeur. Lui… Ah, oups, je ne me souvenais plus de son nom. Dommage… Il devait sûrement être sans importance alors. Mais son visage me disait quelque chose… Bon, normal vous diriez-vous, il est dans ma classe. Donc, nécessairement, je dois le connaitre. Mais je n’ai jamais vraiment porté attention à ces élèves qui se disent camarades. Moi, je n’ai besoin que de ma drogue pour être heureux. Bon, heureux est un grand mot sachant pertinemment que je ne suis point heureux. Mais bon, mon amie m’permet de flotter quelques instants au-dessus de la réalité, c’est tout ce dont j’ai de besoin pour vivre correctement.

    - Bon, Démitry. Voici ton compagnon pour le projet. Je crois qu’il va bien devoir t’expliquer en quoi consiste-t-il.
    Avais-je vraiment l’air de m’intéresser au projet? Pourtant, mon « compagnon » se prit une chaise et s’assit en face de moi. Qui lui avait permit de s’assoir à mon bureau, hein? Sûrement pas moi qui ne voulais rien savoir de lui. En fait, je ne veux jamais rien savoir de personne, c’est aussi simple que ça. Je fixai quelques instants mon compagnon qui ne semblait vouloir piper mot. Il ne voulait donc pas m’aborder? S’attendait-il vraiment à ce que j’entame la conversation? Et merde… Ce gamin m’énervait déjà. Oui, j’ai dit gamin. Puis bon, je suis aussi un gamin déranger de la vie. Déranger ET droguer… Wow. J’suis spécial. Non, pas pentoute en fait. J’suis juste un gamin démoraliser qui n’a plus goût à la vie et n’attend plus rien d’elle. Pathétique hein, alors que je n’ai que treize ans.

    - S’lut. Tu veux savoir de quoi? J’en ai rien à foutre qu’on soit en équipe. Tu vas te taper tout l’travail car moi j’ferai rien. Au pire, fait juste ta partie et laisse moi couler dans mon coin, m’kay? Mais jamais tu m’demanderas d’faire quelque chose.

    Bon, j’avais mis les choses au clair. Maintenant, qu’il fasse ce qu’il veut, ce n’était plus mon problème, l’ayant déjà avertit que je ne bougerais pas mon cul pour faire quoique ce soit dans ce bordel de projet… Ah, et c’était quoi au juste, le projet en question? Aucune idée. Et, si vous voulez mon avis, qu’la professeur s’le mette dans le cul, son bordel de projet d’shit.
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MessageSujet: Re: Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette]   Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette] Icon_minitimeMar 15 Juin - 19:08

Interminable. C’était le seul mot qui lui venait en tête lorsqu’il repensait à cette journée qui semblait ne jamais vouloir cesser. Assurément, elle n’était ni plus longue, ni même particulièrement plus pénible que toutes les autres qui avaient passées avant celle-ci, et ne serait probablement pas la pire de celles qui restaient à venir, et pourtant... C’était comme si, quelque part, un être quelconque avait appuyé sur la touche ‘’Ralentit’’ du monde, et que ce dernier avançait comme un film que l’on passe image par image. Les secondes paraissaient éternelles; délire de son imagination? Oui, probablement. Comme toujours...

Si seulement il avait pu retourner chez lui... Rentrer, puis se laisser tomber sur son lit, avant de probablement passer des heures à fixer le plafond lézardé, trop gris, trop pâle de l’appartement qu’il partageait avec son grand frère, l’observant d’un regard morne. Vide. Éteint. Rester là, immobile, à ne rien faire; parce qu’il ne voulait rien faire, que ça n’en valait pas la peine. Et lentement, sûrement, se laisser emporter vers le sommeil, même si celui-ci allait sans doute être emplit de fantômes du passés. Parce que c’était toujours mieux que le reste, que l’ennui, que la grisaille du quotidien. Ou pas? Mais peu lui importait, au final... Le monde change, et lui reste le même. Malgré tout.

Laissant échapper un faible soupir, tout juste perceptible, Kei leva vaguement la tête lorsque l’enseignante prit la parole à l’avant. Une fois de plus. Pourtant, cette fois-ci, plus qu’à l’habitude, il aurait souhaité que ce ne fut pas le cas. Pas pour dire ce genre de chose. Observant la femme à l’autre bout de la pièce d’un regard inexpressif, il sentit, lentement mais sûrement, le malaise monter en lui, ce dernier grandissant un peu plus à chaque mots qui sortaient de sa bouche, comme un monstre sournois, implacable, le dévorant de l’intérieur.

Un projet? Déjà, il ne pouvait que trouver que tout cela commençait mal; pas qu’il croyait avoir vraiment de la difficulté à le terminer, mais ‘projet’ était souvent un synonyme de ‘long’, ‘ennuyant’ et ‘fastidieux’. Mais ce fut le mot ‘équipe’ qui fut la goutte faisant déborder le vase.

Car cela ne pouvait signifier qu’une seule et unique chose; qu’il allait devoir travailler avec quelqu’un d’autre. Horreur. Il ne voulait pas les voir, pas leur parler, et encore moins les entendre; c’est à peine s’il connaissait le nom de quelques uns d’entre eux, et ne leur avait jamais adressé la parole. Si seulement cela avait pu rester ainsi... Son regard, où se mêlait l’ennui, une touche de mélancolie et une bonne part de crainte fit rapidement le tour de la pièce, comptant mentalement le nombre d’élèves assis dans la salle de classe. Un nombre pair; impossible qu’il puisse demander à travailler seul.

-Damned... murmura-t-il entre ses dents, si bas qu’il s’entendit à peine.

Et le projet... Un extrait d’une pièce de théâtre à présenter au reste de la classe. Léviathant était libéré; il cru presque qu’il allait mourir sur place. Lui, et quelqu’un d’autre, ensemble, devant tous les autres. Impossible. Inimaginable; il n’allait jamais y arriver. Comment le pourrait-il? Et pourtant, il savait qu’il n’avait pas le choix; son frère allait être furieux s’il avait des problèmes pour quelque chose d’aussi bête qu’un simple projet de français.

Apercevant soudainement une ombre sur son bureau, il leva la tête, lentement, presque craintivement. L’enseignante; elle le regardait, comme attendant quelque chose, quelque chose qu’il ne comprenait pas, et ne voulait assurément pas comprendre. Un sourire encourageant, un signe de tête; elle voulait qu’il trouve un camarade de classe avec qui aller. Camarade... Ah ah, évidemment... Détournant le regard, Kei baissa la tête sur son bureau, triturant nerveusement la manche de son chandail noir, de mordillant la lèvre inférieure. Puis, prenant ses livres, il la suivit; il n’avait pas le choix; semblait-il qu’elle avait décidé de lui trouver elle-même quelqu’un avec qui travailler. Pour le meilleur ou pour le pire? La réponse, en cet instant, lui sembla évidente.

S’arrêtant finalement devant le bureau d’un autre garçon de sa classe, il eut, plus que jamais, envie de partir, s’en aller et ne plus revenir; il ne le connaissait pas, comme il ne connaissait aucun autre des élèves, mais quelque chose chez lui le laissait deviner qu’il n’allait très probablement pas bien s’entendre avec ce dernier. Son regard, peut-être, ou l’aura qu’il dégageait. Un intuition? Il ne savait trop.

Se laissant tomber, presque sans bruit, sur la chaise qui lui faisait face, il restant là, sans bouger, silencieux, attendant que l’adolescent devant lui qui, semblait-il, s’appelait Démitry, fasse quelque chose, dise quelque chose. N’importe quoi. Ne serait-ce que parce que c’était un mal nécessaire et que plus ils commençaient, plus vite ce cauchemar allait se terminer. Du moins, il l’espérait.

Tressaillant lorsque l’autre prit la parole, il leva son regard vers lui, évitant de poser ses yeux sombres dans les siens. Après tout, on dit que les yeux sont le miroir de l’âme, et ce que la sienne contenait ne regardait que lui, et Dieu seul sait à quel point il ne voulait rien savoir de l’autre. Ouvrant la bouche, il manquant de s’étouffer avec ses mots; que pouvait-il dire, de toute manière?

-Tu... murmura-t-il, avant de s’interrompre.

S’il avait pu s’occuper de ce projet inutile seul, sans aucun doute qu’il l’aurait fait. Pas avec joie, sans doute; comment pourrait-on ressentir pareille émotion pour une chose aussi bête, de toute façon? Mais il l’aurait fait. Parce que ça l’arrangeait, parce que c’était mieux ainsi.

-C’est une pièce de théâtre.. souffla-t-il, reportant son attention sur ses mains, tandis qu’il continuait de triturer la manche de son vêtement, ses cheveux cachant ses yeux.

Seul? Autant bien tout arrêter tout de suite. Il était hors de question qu’il aille faire un monologue en solitaire devant tous les autres. Mais en même temps, l’idée de se retrouver en compagnie de ce Démitry, sans savoir pourquoi, lui faisait presque... peur?

Presque. Mais juste assez.


Dernière édition par Khagami le Mer 16 Juin - 21:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette]   Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette] Icon_minitimeMar 15 Juin - 20:00

    Il bredouilla quelques mots avant de couper sa phrase. J’eus un haussement de sourcils avant de tourner mon regard vers le ciel azuré. De toute façon, ce que mon « camarade » avait à me dire ne m’importait peu, voir simplement pas du tout. J’eus une soudaine envie de dormir. Ouai, fermer les yeux, maintenant, sans me soucier du monde tout autour de moi. Ces gens, ils me faisaient… Peur? Je n’en savais rien. Mais peu importait, je ne voulais même pas les connaitre. Peur ou non, leurs existences m’étaient totalement futiles. Donc, c’était tout aussi futile de m’attarder sur le sentiment qui naissait à l’intérieur de moi chaque fois que je devais avoir un contact, direct ou non, avec autrui. Je fermai les yeux, quelques instants seulement. Mauvaise idée. Car dès que je me suis fermai à la réalité, fantômes et tourments sont venus m’assaillir. Sa voix, si douce et pourtant si cruelle « Dédé, pourquoi me détestes-tu? ». Son regard, si chaleureux et pourtant si froid à la fois. Un regard qu’elle ne cesse de posé sur moi. Et son caractère. Une femme si douce, si aimable pourtant si détestable, si… Sadique. Je la hais, jusqu’au plus profond de mon âme. Je m’efforçai donc d’ouvrir mon regard, de refaire face à la terrible réalité. C’était toujours mieux que son visage si aimable, si souriant, si cruel… Et ce soir, lorsque ce dernier cour lassant serait finit, je serai obliger d’y refaire face. Un fantôme cruel qui s’amuse de mes tourments. Un fantôme bien matériel.
    Je me tournai alors vers mon « camarade » alors qu’il daigna dire quelque chose de compréhensible… Attendez? Ais-je vraiment bien entendu? Une pièce de théâtre?! Pff, n’importe quoi. Il n’aura qu’à jouer les deux personnages, en même temps. Moi, je ne lèverai pas mon derrière pour présenter une pièce à la con. Je fixai quelques instants mon compagnon. Je n’aimais nullement son allure. Trop gamin à mon avis. Gamin, insouciant, sans vie. Du n’importe quoi. Comme environ tous les élèves de cette classe. Comme environ tous les enfants de treize ans, s’il avait vécu le huitième de ce que j’avais vécu, il sera déjà mort, suicider, au bout du rouleau. Quoique j’y suis déjà, au bout du rouleau. Ce qui m’empêche de m’laisser couler, accrocher à une corde tissée, c’est ma drogue. Elle me fait sentir « mieux ». Donc, je ne vois pas l’intérêt d’aller m’pendre alors que j’ai les « moyens » d’me garder en vie. Ça fait trop perdre de temps, s’tuer. Et elle ne la trouverait pas drôle, si je venais qu’à m’ouvrir le cou et salir son joli plancher de marbre. Je soupirai, avant de daigner prendre la parole, d’un ton las, ennuyé.


    - Ohhh. Wow. Quel travail passionnant. Une pièce de théâtre. Et on est censé faire laquel?
    Mes yeux verts se redirigèrent automatiquement vers l’extérieur. J’étais trop souvent et trop facilement distrait. Bon, de nature, je suis incapable de garder ma concentration sur une seule chose. Mon regard se tourne souvent vers quelque chose quelconque. C’est pourquoi je prends toujours le bureau près de la fenêtre, histoire de pouvoir regarder les feuilles d’arbres danser doucement sous la brise. Je m’emmerdais solide, à ce cours des plus ennuyeux.

    - Faudrait pas qu’se soit une pièce d’amour, hein? Quoique… Ça pourrait être marrant te voir t’auto-embrasser. Parce que, tu sais quoi? J’te l’ai dit, sale con. Moi, j’me lèverai pas l’cul pour Miss la Professeur.

    Puis, j’éclatai de rire. Un rire étrange, peut-être même mauvais. En tout cas, il sonnait bizarre. Sûrement la drogue qui faisait une déformation quelconque sur le son de mon rire. Ouaip, toujours la faute de cette saleté de drogue. Cette saleté de drogue qui me domine depuis quelques années. Je suis son esclave, je suis dépends d’elle. Elle peut me faire faire ce qu’elle veut, car de toute façon, je ne peux vivre sans elle. Puis, mon rire se calma et mon regard se perdit une nouvelle fois dans le ciel azuré et le blanc des nuages.
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MessageSujet: Re: Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette]   Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette] Icon_minitimeMer 16 Juin - 20:31

Le silence. Presque étouffant. Parce qu’il ne pouvait rien trouver à dire, qu’il n’arrivait à penser à rien qui vaille la peine d’être mentionné afin de briser ce silence. Il aimait le silence, plus que bien des choses, mais en cet instant, il le trouvait lourd. Pesant. Parce qu’il aurait préféré être loin, loin de cet adolescent étrange, loin d’ici, loin de tout. Étrange... Pouvait-il réellement dire cela? Il ne le connaissait pas, volontairement, à n’en pas douter, mais il savait qu’il ne fallait pas juger les gens au premier regard, à la première impression. Étrange... Ne l’était-on pas tous à notre façon? Peut-être; il ne saurait dire, ne voulait pas se prononcer sur la question. Car cela aurait été comme se pencher sur lui-même, analyser son propre cas, et cela, il ne le voulait pas. Il préférait laisser couler, faire comme si de rien n’était, comme s’il était comme les autres, à sa façon. Sans ‘eux’, sans ces usurpateurs qui prenaient parfois le contrôle de son corps, de son âme. Non... Il ne voulait pas y penser. Pas maintenant, ni jamais. Oublier. Un instant.

Et ce rire... Ce rire qui avait échappé de la bouche de cet adolescent. Il sonnait tellement... faux? Oui, faux, c’était bien le mot qui s’imposait à son esprit lorsqu’il y pensait. Car il pouvait percevoir qu’il n’était pas heureux; s’en était presque palpable. Une évidence, de celle qu’on ne remarque même plus, car cela semble lui coller la peau, jour après jour. Ou pas? Mais il ne voulait pas non plus s’y attarder; après tout, c’était un autre, et les autres ne sont pas importants. Pas pour lui; lui-même ne l’était pas à ses yeux. Comme tout le reste. Mais pourtant, insidieusement, cette idée faisait son chemin dans son esprit. ‘’Pourquoi...?’’ Pourquoi rire quand le coeur n’y est pas, pourquoi faire semblant quand tout le monde sait que ce n’est qu’un masque que l’on porte, un acte que l’on joue? ‘’Mais parce que c’est ainsi...’’ lui répondit une petite voix dans sa tête. Oui... Tout est toujours ainsi, de toute manière... Que des masques, des illusions. Encore et toujours.

Levant les yeux, dans un mouvement tout juste perceptible, Kei observa à la dérobé l’autre élève devant lui, ce dernier semblant absorbé dans sa contemplation silencieuse de l‘extérieur. En lui se mêlait le soulagement et la crainte; le soulagement de pouvoir au moins se dire qu’il n’allait pas avoir à travailler avec lui, d’après ce qu’il lui avait fait comprendre, et la crainte de finalement devoir le faire seul. Lequel était le pire? Il ne savait trop; probablement qu’il était mieux d’éviter le plus possible la compagnie de ce Démitry. La fuite restait, après tout, la meilleure des solutions. La plus lâche, aussi, mais rien n’est jamais parfait... Et tant pis; il ne le ferait pas, tout simplement. Ce n’était qu’un simple projet, qui n’allait, assurément, pas mettre son année scolaire en péril. Mais si c’était le cas? Alors soit; qui vivra verra.

Un soupir. Il détourne la tête, avant de ramasser ses affaires, lentement, comme s’il hésitait, comme s’il se demandait si c’était vraiment la chose à faire. Mais ça, il ne le saura jamais. Serrant ses livres contre sa poitrine, il fit glisser sa chaise vers l’arrière, sans un bruit, avant de se lever. Il n’avait pas l’intention de s’attarder dans cet endroit un moment de plus. Pourquoi l’aurait-il fait? Une perte de temps; il n’avait qu’une envie, rentrer, et ce n’était pas l’autre qui allait l’en empêcher. Il ne souhaitait pas travailler avec lui? Grand bien lui en fasse alors; depuis longtemps, il avait apprit qu’il était inutile de s’en faire pour ce genre de choses. Inutile de s’en faire pour tout, à vrai dire. Parce que c’est ce qui permet de continuer, de faire comme si rien ne pouvait vous atteindre. Et que si on le croyait assez fort, ça devenait vrai. Ou presque.

-Je vais partir alors... fit-il d’une voix faible, un peu comme s’il ne voulait pas vraiment être entendu.

Jetant un dernier coup d’oeil circulaire dans la pièce, il soupira une dernière fois. Certains étaient déjà partis; c’était le signal qu’il attendait, le signe qui lui montrait qu’il pouvait s’en aller à son tour. Pour y revenir, sans doute. Plus tard. Mais pas maintenant. Et tant pis pour Démitry; c’était son choix, sa vie; il allait vivre la sienne, et ne pas se préoccuper de lui, tout simplement. Pourquoi faire autrement? Les autres sont dangereux, chacun à leur façon. Et il n’y avait pas de meilleur façon d’éviter le danger que d’en fuir la source, n’est-ce pas?
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MessageSujet: Re: Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette]   Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette] Icon_minitimeVen 18 Juin - 22:33

    Un regard las, totalement écœuré de cette salle étouffante. Mais il ne voulait pas quitter cette classe. Cela signifierait la fin de la journée. Cela signifierait de devoir y refaire face. Il n’était pas près. Pas maintenant. Il voulait rester un petit moment ici, à regarder le monde de haut. De cet étage, à travers la fenêtre, le monde paraissait tellement mieux. Sûrement car il ne devait pas y faire face. Il ne faisait que regarder, spectateur muet et sans importance, pour le moment. Dans pas trop long, tout redeviendrait comme avant. Il descendrait de son perchoir pour y faire face… Bon, y faire face est un grand mot. Car dès qu’il descendrait de son perchoir, la drogue aura tôt fait de le faire planer. Encore plus haut, encore plus loin. Toujours au-dessus de cette cruelle réalité. Une réalité qui lui laissait un goût amer dans la gorge. En plus du goût amer, elle lui laissait d’atroce souvenir dans la tête. La réalité, elle est salope. Pourtant, personne ne pu s’y soustraire éternellement. L’effet de la drogue est éphémère. À un instant où à un autre, il ne finira pas tomber. De haut. Très haut. Un jour, il ne s’en relèvera peut-être pas, qui sait.
    Quelques mouvements attirèrent son attention. Il ramassait ses trucs. Il se levait. Pourtant, il devait travailler. Le regard vague, encore légèrement perdu, il se tourna vers l’autre. D’un geste devenu automatique pour lui, il passa une main dans ses cheveux couleurs carotte. Non, flamme. Ça passe un peu mieux que de dire carotte, non? Quoique carotte est le meilleur qualitatif pour décrire le roux étrange qui orne sa tête. Enfin, peu importe. Il passa une main dans ses cheveux roux, ça finit là. Puis, il inspira. Il ne pouvait le laisser partir. Il devait travailler. Mais il n’avait nullement envie d’ouvrir la bouche. Sûrement encore trop engourdis. C’est étrange, n’est-ce pas? Même s’il prend sa substance poudreuse, il lui arrive d’encore ressentir quelques « symptômes » une heure plus tard. Étrange. Mais ceci ne se passe que s’il se perd loin dans ses pensés. L’effet de la drogue finit par prendre le dessus sur son esprit. De toute façon, ça lui plait bien. Cette sensation d’engourdissement. Il ne pense plus, ne fait que fixer un point de son regard anormalement vide.


    - T’as vraiment envie d’partir? Pourtant, il faut qu’on travaille?
    Il avait dit « on »? N’avait-il pas dit qu’il ne voudrait pas travailler. La drogue lui fait dire bien des choses. Car, c’était pendant un moment de lucidité qu’il lui avait dit qu’il ne travaillerait pas. Mais bon, la drogue à la mauvaise manie de toujours changer ce qu’il veut dire. Elle ne cesse de dire le contraire. C’est chiant à la fin. Mais il préfère devoir s’exprimer étrangement, avec des propos totalement contradictoires que de devoir affronter avec « lucidité » cette réalité. Il soupira, avant de ramasser ses trucs. Lui aussi, il allait partir. Mais il n’avait nullement envie de faire trainer le travail et de voir tout se taper à la dernière minute. Car tout faire à la va-vite, c’est chiant et exaspérant. Depuis quand Démitry pense à de tel affaire? Lui, désordonné, incompétent et totalement flemmard? C’est fou ce que la drogue peut faire des miracles, tout de même.

    - Bon. Tu viens chez moi. Pas trop envie d’laisser trainer l’travail…
    Quoi? Chez lui? Bon, finalement, il devrait vraiment cesser la drogue. Ça lui fait dire trop de connerie. Pourtant, trop tard. Surtout qu’il n’a sûrement pas encore du réalisé l’immensité de sa connerie. L’amener, chez lui. Chez lui, où elle se trouvait. Celle qu’il détestait le plus au monde. Démitry ce leva et traina des pieds jusqu’à la porte, en regardant quelques fois derrière son épaule voir si l’autre le suivait. Il alla vers les casiers où se trouvait son sac et ses trucs inutiles qu’il devait ramener chez lui. Puis, il traina par le bras son coéquipier, histoire qu’il ne se « défile » pas. Démitry entreprit de marcher jusqu’à chez lui, environ cinq minutes, trainant toujours son camarade de classe derrière-lui, ce souciant peu si l’autre voulait ou nah. De toute façon, il n’en avait rien à faire, de ce qu’il pensait. Ça ne l’intéressait guère. Tout s’qui lui importait, en ce moment, c’était de finir rapidement son travail et de ne plus jamais en reparler. Peut-être un « boost » d’anti-flemmardise. Aucune idée. Ou simplement la drogue qui détruit encore et toujours son cerveau.

    - Dédé, tu es rentré!
    Son sang se glaça. Il avait ouvert la porte et ce fut la première chose qu’il entendit. Cette voix. Cette femme. Il la haïssait. Il se raidit et lâcha la main de l’autre. Non. Il l’avait oublié. Elle était là, elle. Il l’a haïssait. Il sentait sa gorge bloquer et son corps froid, comme mort. Des gouttes de sueurs froides longèrent sa tempe avant de venir sur ses joues. Il en oublia même son camarade de classe, tellement cette voix l’effrayait. Il ne voulait plus l’entendre, cette voix qui le tourmentait tant. Il la fit, alors qu’elle tournait dans le couloir. Il ferma les yeux. Il sentait les larmes monter. Cette femme lui avait fait découvrir bien des sentiments. La honte, la haine, la peur, la tristesse, la folie. Il l’haïssait, plus que tout. Et étrangement, il ne pouvait s’empêcher de pleurer. De haine, de tristesse, de honte, à chaque fois qu’il la voyait. Mais il se retint. Comme à toute les fois. Car il ne pouvait avoir l’air faible. Mais il serra les poings, les yeux toujours fermer, ayant totalement oublié la présence de l’autre derrière lui.


Dernière édition par Welzy le Jeu 24 Juin - 16:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette]   Autre ma drogue, s'tous des connards [La Fourchette] Icon_minitimeSam 19 Juin - 22:35

Spoiler:

Déroutant, déconcertant, même. C’était à se demander ce qui passait par la tête de cet autre étudiant; mais après tout, cela lui importait peu, voir pas du tout. Et pourtant... comment? Et pourquoi? N’avait-il pas dit qu’il n’avait aucunement l’intention de participer à ce projet? Mais pour quelle raison se trouvait-il donc à faire face à cet étrange revirement de situation, alors? Il ne savait pas, il ne savait plus; il n’était pas très habile pour décrypter les gens, sans doute à cause de la barrière qu’il plaçait, sans cesse, entre lui et les autres. Depuis tellement longtemps déjà... Depuis toujours? Il ne le savait pas, mais ce n’était pas important. Pas du tout.

Car ce qui importait, en cet instant précis, était le fait que Démitry l’ait entraîné avec lui, sans consentement, pour une destination qui restait pour le moment très nébuleuse. Chez lui. Mais où donc se trouvait ce ‘chez lui’? Et de quel droit se permettait-il de l’obliger à venir avec lui? Probablement que plusieurs auraient dit que, puisqu’il n’avait émit aucun refus, cela équivalait à une acceptation de la... proposition? Après tout, qui ne dit mot consent, n’est-ce pas? Évidement... Mais peu importe ce que disaient les autres; il ne voulait pas venir. Pas du tout. Et pourtant, tandis qu’il suivait l’adolescent devant lui, aucuns mots n’arrivaient à sortir d’entre ses lèvres; peur, angoisse? Pas tout à fait, mais un peu de tout ça à la fois. Une boule se formait une nouvelle fois dans sa poitrine; pas pour les mêmes raisons; était-ce pire? Oui... Peut-être...

Et cette main, sur son poignet... Le contact de cette peau contre la sienne, cette chaleur, qui se mêlait à celle que lui-même possédait... Une preuve que l’autre était vivant? Qu’ils l’étaient tous les deux... De corps, sans doute. Et d’esprit? Ah, ça... Personne ne le savait, personne sauf eux-même. Et il ne lui poserait pas la question. Ni maintenant, ni jamais.

Découragement. Qu’allait-il bien pourvoir faire pour se sortir de cette situation? Se taire, peut-être. Se taire et attendre. Comme toujours. Attendre que tout se tasse de lui même, que le temps passe et que ce ne soit plus qu’un souvenir lointain. Fuite, encore et toujours. À moins que ce ne soit de l’indifférence? Mais quoi qu’il en soit, rien de tout cela ne pouvait expliquer pourquoi cet empressement soudain, cette... envie à se qu'il le suive, peut-être, que semblait soudainement montrer l'autre élève. Oui... Ce Démitry était un vrai mystère, à sa façon. Plus que les autres? Qui sait...

Mais Kei cessa bien vite de se poser la question; ils étaient arrivés. Cela n’avait pas été très long; à moins que ça n'ait justement été le cas? Subjectivité, encore et encore. Et aussitôt, une voix. Une voix de femme, qu’il ne connaissait pas; comment aurait-il pu en être autrement, de toute façon? Mais aussitôt, il sentit que quelque chose n’allait pas; c’était tellement évident, même lui n’aurait pu passer à côté. Puis, une silhouette; la femme inconnue, dont-il venait d’entendre le son de sa voix. Tension dans l’air, et le froid. Comme si la température avait baissée de plusieurs degrés d’un seul coup. C’était faux, bien évidement, mais cela restait malgré tout une forte impression, de celles qui perdurent, et dont on ne sait comment se débarrasser.

Cette femme... La mère de cet adolescent aux cheveux flamboyants? Peut-être. Il ne savait pas, ne voulait pas le savoir. Comme tant d’autres choses... Il voulait partir, loin d’ici, loin d’elle, elle qu’il ne connaissait pas. Loin de lui, aussi... Il ne voulait pas se rapprocher de lui, peu importe de quelle manière, car sinon... Sinon, ils pourraient réapparaître. Encore une fois, comme ils aimaient tellement le faire... Pour le narguer? Qui sait... S’il ne s’approchait pas de ce Démitry, ils allaient sûrement le laisser tranquille. Parce qu’il ne serait pas en danger; pas vraiment, pas plus qu’à l’habitude.

Levant les yeux, ses yeux dissimulés derrière sa frange de cheveux noirs, sombres, il recula d’un pas, presque sans s’en rendre compte. Réflexe, probablement; identifier les potentielles issues, et sortir dès que l’occasion se présente. Mais pas maintenant, pas tout de suite... Il ne devait pas, il devait rester; il avait des choses à faire, qu’il le veuille ou non, et tant pis pour cette femme. S’il l’ignorait assez fort, il en oublierait peut-être la présence.

Un soupir. Pour se calmer. Au moins un peu, juste ce qu’il faut pour ne pas s’enfuir, comme il mourait d’envie de le faire. Quelle heure était-il? Il allait être en retard; son frère... Il allait être furieux. Ou fou d’inquiétude; peut-être les deux? Mais tant pis; avec de la chance, il ne se rendrait pas compte qu’il n’était pas encore là. Il pouvait toujours rêver... Tournant légèrement la tête, Kei se rendit finalement compte que l’autre ne le tenait plus par le bras; depuis combien de temps? Et surtout, pourquoi ne l’avait-il pas remarqué plus tôt? C’était-il déjà tant accommodé au touché de l’autre qu’il ne remarquait même plus s’il était ou non en contact avec lui? Il espérait que ce ne fut pas le cas.

Sans vraiment s’en rendre compte, il leva la main. Lentement, doucement, presque comme si, même malgré l’absence de conscience de ce geste, son corps lui-même hésitait. Attrapant la manche de Démitry, il tira légèrement l’autre vers lui; aussitôt, son coeur manqua de cesser de battre. Que venait-il de faire? Et comment l’autre allait-il réagir? Si seulement il se rendait compte de quoi que se soit, en transe comme il semblait l’être en cet instant. Transe... Oui, c’était tout comme... À cause de cette femme?

Stop. Ne pas chercher à savoir. Jamais. Ne pas s’impliquer. En aucun cas. Il y avait une limite, mince, mais qu’il ne fallait pas franchir.

-Dé... Démitry... Nous avons des choses à faire... souffla-t-il doucement, tenant l’autre un peu plus fermement, sans qu’il ne le remarque vraiment.

Oui... Des choses à faire... Tout pour s’éloigner de cette inconnue. Ne serait-ce que pour un temps.


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