God goodness, Holmes !

[Ouais j'sais, c'est juste 400 mots... mais bon t'as dit que tu cherchais quelqu'un qui faisait moins de 1000 mots xD]

Londres
1890

C’est chouette la pluie. Ça camouflait les bruits de mes pas. Les bruits de ma course. Et à bien y penser, le bruit de la population qui vaquait à ses occupations couvrait aussi le bruit que j’occasionnais. Peu importe. Qui donc pouvait bien être en train de me poursuivre et pourquoi cette même personne semblait si déterminée ? Sincèrement, je n’en avais aucune idée… Et je ne tenais pas à le savoir. C’est dans ces –heureusement- rares moments que l’instinct de survie prend le dessus. Mes cheveux noirs comme la nuit étaient trempés et dégoulinaient sur le sol, comme le reste de mes vêtements. Pour avoir vu ma sœur courir comme je le faisais présentement, je me disais que j’étais bien chanceux d’être un homme, n’ayant pas de jupons m’entravant les jambes. Et j’avais beau être grand, agile et vaguement musclé, côté endurance… ça laissait fortement à désirer. Mon cœur battait la chamade et mes côtes me donnaient l’impression qu’elles allaient exploser d’une seconde à l’autre. Courir, toujours courir. Bien sûr, avec ma tête affichée à plusieurs endroits populeux de Londres et avec une forte récompense promise, je n’avais aucune envie de m’arrêter et d’aller prendre le thé en mangeant des scones avec la personne qui me pourchassait, surtout lorsqu’elle ne semblait pas de bonne humeur et bien déterminée à m’attraper. Et merde. Je me sentais faiblir de seconde en seconde, et je savais pertinemment que si je n’utilisais pas la ruse pour me débarrasser de ce vil personnage, j’étais fait jusqu’à la moelle. Je croisai un pauvre passant qui me regarda passer les yeux grands ouverts mais je jugeai inutile de m’arrêter, sachant que j’aurais toutes les difficultés du monde à m’expliquer avec ma respiration qui se faisait de plus en plus sifflante. Finalement, réalisant que c’était probablement ma seule solution, je tentai de me fondre dans la foule, attrapant un haut-de-forme sur un gentleman qui eut à peine le temps de réagir et volant un joli collier serti de pierres miroitantes à une lady insouciante qui ne s’aperçut de rien et que je m’empressai de glisser dans ma poche. Pickpocket était devenu mon métier en ces jours difficiles. Peut-être était-ce la raison pour que ma tête soit mise à prix ? En mon fort intérieur, j’en doutais, mais je décida de me contenter de cette excuse bidon. De quel crime était-je donc coupable ? Enfin. J’étais sauf et hors de danger, ayant semé depuis longtemps ce que je pensais être mon ennemi.
Pour le moment, du moins.